FCPE - Collège et lycée Lavoisier - Paris 5

FCPE - Collège et lycée Lavoisier - Paris 5
Les ratés d'Affelnet à Paris : dramatiques ! Par la FCPE Lavoisier.


En juin-juillet 2009, le nouveau système informatique d’affectation des élèves en 2nde (Affelnet) a tourné, pour la deuxième année consécutive. A Paris, dans l’enseignement général et technologique, 600 élèves sont restés non affectés à l’issue du premier tour : autant de situations angoissantes, d’élèves découragés...

Le Rectorat annonçait triomphalement 91 % d’élèves affectés sur l’un de leurs 6 vœux à l’issue du premier tour informatique, puis 100 % d’élèves affectés à la mi-juillet. Cet affichage purement numérique ne doit pas cacher les aberrations et les drames causés par le système.

Pourquoi ?

● Le paramétrage du premier tour informatique donnait énormément de points au premier vœu. S’il s’avérait mal ciblé, les élèves n’avaient guère de chances d’obtenir l’un des cinq vœux suivants, sur lesquels ils perdaient toute bonification.

● Les vœux hors secteur étaient quasiment impossibles à obtenir car la bonification pour vœux dans le secteur était importante.

● Les enseignements de détermination (LV2 notamment) n’ont pas été pris en compte comme critères d’affectation.

● Les élèves contraints de demander un lycée hors secteur pour pouvoir y continuer un enseignement de détermination, ou une LV1, ou un enseignement relevant d’horaires aménagés (sport, musique, etc.) non proposés dans leur secteur ont souvent été affectés dans des établissements ne proposant pas ces enseignements. Ce fut le cas des élèves du collège Queneau étudiant le Russe – qui n’est enseigné qu’à Henri IV pour ce qui concerne le secteur Sud (et Henri IV a un recrutement sélectif spécifique).

● Pour compenser les différences de notation d’un collège à l’autre, le Rectorat a « lissé » les notes sans donner aucune information sur les critères de ce « lissage ».

● Contrairement aux années précédentes, les élèves du privé souhaitant entrer dans un lycée public n’ont pas vu leurs fiches de vœux entrées dans Affelnet aux premier et deuxième tours. Non affectés à l’issue de ces deux tours, ils ont été contraints de rester dans le privé (quand ils avaient pris la précaution de s’y inscrire !) Il n’y a donc pas eu, à l’inverse, de possibilité pour les élèves du public mécontents de leur affectation ou non affectés de s’inscrire sur le privé au dernier moment : le privé affichait complet..

Comment ? pagaille et injustice


Les non affectés du premier tour étaient souvent de bons élèves (14,5 à 15 de moyenne) ayant « raté » de peu leur premier vœu, qui portait sur un lycée réputé. Ainsi, beaucoup de bons élèves du collège Lavoisier n’ont pu avoir le Lycée Lavoisier, très demandé cette année ; la moyenne la plus basse pour y entrer au premier tour était de 14,8.
Devant la révolte, la mobilisation des familles, reprise par la presse, le Rectorat a rectifié le tir : ouverture de classes (Montaigne, Claude Bernard), gonflement des effectifs, instauration d’un « premier tour bis » réexaminant les vœux.

Résultat : une pagaille monstre. Plus aucun critère, une opacité totale, des injustices. De bons élèves affectés sur leur sixième vœu dès le premier tour (ils avaient par sécurité mis en dernier un lycée peu demandé), alors qu’avec de moins bonnes moyennes, d’autres passaient au « premier tour bis » ou au deuxième tour sur des lycées plus prestigieux...

Pour le deuxième tour, il fallait faire une deuxième fiche de voeux, d’après une liste de places vacantes mise en ligne sur le site du Rectorat. Mais cette liste était fluctuante, des places disparaissaient pour réapparaître... Des élèves ont été affectés hors vœux à l’issue du deuxième tour…

Et ailleurs…

Affelnet s’est révélé défaillant aussi dans les affectations pour les lycées professionnels : 700 élèves non affectés à Paris à l’issue du premier tour. Le critère de proximité a été privilégié par rapport à la formation demandée !

En province aussi : dans le Nord, dans le Sud-Ouest, à Marseille, en Région parisienne notamment se sont multipliées les non affectations ou affectations non souhaitées. La presse régionale s’en est fait l’écho.

La FCPE mobilisée

La FCPE Lavoisier a protesté officiellement et accompagné jusqu’au bout les familles lésées : délégations au Rectorat, rendez-vous, communication à la presse, etc.
Nous ne pouvons admettre qu’un système informatique censé améliorer la sélection manuelle antérieure (surnommée « marché aux élèves ») dysfonctionne à ce point.
Nous n’acceptons pas qu’un tel système tourne sans avoir été paramétré correctement, sans simulation préalable en grandeur réelle, sans transparence, sans recours possible pour les familles.

La fédération FCPE a officiellement protesté, dénonçant l’amateurisme, l’absence de concertation, de consultation des associations de parents d’élèves, de transparence dans la mise en place d’Affelnet.

Elle a fait valoir au Rectorat :

● qu’on ne saurait présenter un satisfecit du fait que 91% des élèves ont été affectés au premier tour sans aller voir ce que deviennent les 9% qui ne le sont pas. Les élèves concernés ne sont pas des statistiques, pas des marchandises, mais des jeunes qui ont droit à poursuivre la langue russe qu'ils apprennent depuis deux ou quatre ans, à poursuivre leur investissement musical dans un environnement favorable, etc.

● que, le système parisien étant aujourd’hui fondé sur une hiérarchie des lycées, on ne peut à la fois promouvoir un système basé essentiellement sur les notes et refuser d'entendre la colère des parents qui ont demandé un lycée avec un taux de réussite au bac de plus de 95% et dont l'enfant est affecté dans un lycée dont les résultats au bac sont inférieur à 70%

● que le nombre d'élèves à affecter a augmenté et que, en parallèle, on a diminué les capacités disponibles : avec les dossiers venant du privé ce sont 500 places en seconde qui manquent sur Paris, l’équivalent de deux lycées !

Conclusion : restons mobilisés !


La FCPE demande à ce qu’il soit remédié aux failles de ce système, elle veut être consultée pour un bilan, pour les décisions sur les améliorations à venir.

Nous sommes pour plus de mixité scolaire dans tous les établissements, mais pas pour une pseudo mixité réalisée au forceps, sans règle du jeu ni concertation!
La mixité est un objectif ambitieux, de longue haleine, elle ne se ne se réduit ni à un programme informatique ni à un pourcentage global d'affectation des élèves.

Nous constatons que des centaines de familles ont perdu confiance dans le service public de l’Education nationale, que des élèves ont été laminés, bafoués dans leur travail, leurs efforts, leur mérite.
Nous avons tout mis en œuvre pour aider les victimes de ces ratés d’Affelnet.
Nous ferons tout pour que cela ne se reproduise plus l’an prochain !

Le bureau FCPE Lavoisier - juillet 2009.